Démarrer les semis précoces sans natte chauffante ou tout autre système de chauffage, c'est juste pas possible. Et non, les semis dans le salon, c'est assez moyen-moyen. Du coup, nous, on a choisi le système de la « couche chaude ».
Mais qu'est-ce qu'ils ont encore inventé ? Ha. En deux mots, la couche chaude est une sorte de mini-serre semi-enterrée et chauffée au fumier.
Voici comment on avait procédé sur notre ancien terrain. Tout d'abord, on a rendu visite au menuisier du coin qui nous a refilé deux vieilles fenêtres qu'il avait récupérées sur un chantier. Elles nous donneront la largeur et la longueur de notre future couche.
Ensuite, nous (enfin, Chéri) a creusé un trou d'environ 40 cm de profondeur. Nous avons rempli ce trou avec du fumier de cheval très frais. Frais. C'est le mot magique puisque le but est d'obtenir une montée en température.
Autour du trou, nous (enfin, soyons honnête, c'est toujours Chéri qui s'y est collé)... donc Chéri a construit un cadre de bois autour du trou. Il l'a fait en sorte que les fenêtres de récup » puissent être posées dessus, en légère pente.
Le timing est important. Si l'on veut pouvoir profiter de cette installation mi-février, il faut mettre le fumier autour du 20 janvier. Histoire que la décomposition du fumier ait eu le temps de bien démarrer et que le pic de température ait été atteint avant le jour J.
Avant d'y placer nos semis, on recouvrira le fumier d'une légère couche de terre. Petite précision : le but n'est pas de semer directement dans cette terre, mais bien de déposer des cagettes ou bacs à semis sur cette terre chauffée par le fumier en décomposition.
Pour les jours de grands gels, j'avais prévu des couvertures à mettre sur les fenêtres (d'épaisses toiles de jute en réalité). Tous les matins, j'allais enlever ces extra-protections pour que les plantes bénéficient un max de la lumière du jour.
Voilà, les plants ont démarré, c'est la joie. Je veille à ce que l'humidité ne crée pas un climat propice au développement d'araignées et d'autres joyeusetés. Pour cela, de temps en temps, les après-midi où le soleil brille, j'entrouvre très légèrement les vitres.
Petit à petit, tandis que mes plants forcissent, j'aère aussi souvent que possible. À partir de la fin mars, les jours doux, j'appuie mes fenêtres sur des petits bois pour les maintenir entre-ouvertes. De plus en plus longtemps pour les habituer au climat local.
En avril, j'enlève carrément les fenêtres la journée. Puis début mai, s'il n'y a pas de risque de gel, je les entrouvre même la nuit.
Je faisais ainsi mes semis de tomates, poivrons, piments, melon, concombres, aubergines et basilic.
Désormais, nous avons une serre... mais j'ai quand même prévu un système de ce type à l'intérieur, avec bottes de paille et fumier (du voisin !).