Tout l'été, nos chères cigales se sont éclatées les poumons dans un air sec, sec, sec. Puis, d'un coup, sans crier gare, vers la mi-octobre, toutes les eaux du ciel se sont déversées sur nos têtes.
Rien n'est plus parlant qu'une image, ou dans notre cas, un graphique. La ligne en rouge représente les normales (lissées sur les 10 dernières années), soit au total 648 mm/an pour 66 jours de pluie. Le pic de cette année 2019 (en vert) est impressionnant, n'est-ce pas !
Et par comparaison, dans quelques villes significatives :
Or, cette année, nous avons eu 1112 mm en 60 jours — dont 730 en 30 jours répartis de la mi-octobre jusqu'à Noël... soit plus qu'à Paris en 1 an !
On voit bien sur le graphique suivant comment on était sous la normale jusqu'en octobre et puis, paf... on a tout fait péter.
Évidemment, nous connaissons notre climat, nous savons que les pluies d'automne sont souvent ravageuses après des étés très secs. Pour retenir l'eau et éviter qu'elle n'emporte tout sur son passage en dévalant nos collines, nous avions prévu une retenue d'eau (baissière) terminée par un petit bassin-tampon. En outre, nous avons tracé nos planches de culture en parallèle avec la pente.
Ce qui a merveilleusement bien fonctionné lors des pluies du printemps et les rares orages d'été. Par contre, par 3 fois cet automne, le déluge a emporté nos planches et inondé nos terres.
De véritables chutes du Niagara se sont déversées sur les murs en restanque, arrachant de nombreuses pierres au passage. Du rarement vu dans la région !
Le potager a bcp souffert, le broyat a dévalé la pente et s'est agglutiné sur le grillage du bas, ma magnifique terre (finement granuleuse) s'est étalée sur les passe-pieds. Il a donc fallu tout remonter (ramener la terre dans les planches, le broyat dessus). Et bien entendu améliorer la gestion de l'eau !
Nous avons donc créé un canal d'écoulement au bout du bassin-tampon qui permet de drainer le trop-plein vers le bas de la colline, dans la forêt, en passant par des endroits déterminés dans les planches d'asperges et l'allée centrale du potager.
Les planches d'asperges forment des mini-buttes parallèles à la pente mais perpendiculaires au fleuve (temporaire, certes). Au vu des forces de l'eau, le torrent a passé par-dessus les buttes et les a complètement érodées, emportant la terre avec elle. Nous avons donc créé des déversoirs en ajoutant des pierres dans le creux pour éviter que l'eau n'emporte tout sur son passage.
Pour retenir la terre (et le broyat) du potager, nous avons bordé le bas de chaque planche avec des pierres sèches. Enfin, on a commencé ! C'est un travail de titan.
Plus qu'à attendre les prochaines inondations pour voir si cela va fonctionner !